Chauffage au bois en Europe et révision Ecodesign / Energy Labelling : aucune forme d’interdiction n’est à l’ordre du jour.

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Le bois-énergie a de très beaux jours devant lui en Europe

  • La Commission veut resserrer encore Ecodesign pour les appareils neufs au bois (tests, limites d’émissions, étiquette), au nom de la santé publique et de l’efficacité énergétique.
  • Le secteur bois‑énergie conteste l’utilité (les appareils respectant la norme Ecodesign 2022 sont très performants ; et la pollution éventuelle de l’air provient des anciens appareils et feu ouvert, qu’il conviendrait de remplacer), la faisabilité (méthodes d’essai, seuils, délais) et alerte sur l’emploi, la pauvreté énergétique et le coût pour les ménages ; il demande des méthodes normalisées, des transitions plus longues et la publication intégrale des analyses d’impact.
  • Aucune interdiction du chauffage au bois n’est à l’ordre du jour au niveau de l’UE. Elle ni nécessaire sur le plan de la santé publique (les appareils récents sont très performants), ni souhaitable sur le plan de l’accès à l’énergie (indépendance énergétique, cout bas et lutte contre les changements climatiques), le bois alimentant déjà à hauteur de 20 % la demande totale de chaleur dans l’UE.

Contexte réglementaire (où on en est)

  • Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, les appareils locaux au combustible solide (poêles, foyers, bûches, granulés) doivent respecter des exigences minimales d’efficacité et d’émissions fixées par le règlement (UE) 2015/1185 (Ecodesign « Lot 20 »). Ces exigences s’appliquent aux nouveaux appareils mis sur le marché (pas aux installations existantes).
  • En 2024, la Commission a aussi mis à jour des règles Ecodesign pour d’autres familles d’appareils (électriques et gaz/liquides). Pour les appareils au bois, une révision dédiée est en cours.
  • En janvier–février 2025, la Commission a diffusé des projets de révision pour les appareils au bois (Consultation Forum), avec des méthodes d’essai mises à jour et des plafonds d’émissions renforcés.

Ce que veut la Commission (logique et objectifs)

  • Réduire davantage les émissions nocives (PM/PN, CO, etc.) et rehausser l’efficacité des appareils neufs au bois, en cohérence avec l’ambition « zéro pollution » et l’alignement avec les futures normes qualité de l’air et les étiquettes énergie.
  • Rappeler que l’Ecodesign s’applique aux produits mis sur le marché et s’appuie sur des analyses d’impact et des consultations.
  • Des acteurs publics (villes, autorités locales) soutiennent un durcissement pour aider à la qualité de l’air dans les villes — sans que cela ne revienne à interdire le chauffage au bois en tant que tel, cela lui ajouterait de facto une forte contrainte.

La position du secteur bois‑énergie (critiques principales)

  • Plutôt que de renforcer encore jusqu’au dernier carat la performance technique des nouveaux appareils, l’intérêt de la qualité de l’air commande de stimuler le remplacement des nombreux anciens appareils, polluants, par des récents, respectant les normes très récentes et ambitieuses ecodesign 2022.
  • Soutien aux objectifs d’air propre et d’efficacité, mais critiques sur les projets 2025 : méthodes d’essai jugées non validées, seuils considérés inatteignables à court terme (incluant la mesure en nombre de particules), et éventuelles obligations d’automatisme de combustion.
  • Crainte d’un télescopage avec d’autres réglementations (ex. Règlement Produits de Construction), et d’un calendrier d’entrée en vigueur (ex. horizon 2027) perçu comme irréaliste.
  • Risque pour les PME européennes, l’emploi, la compétitivité et la précarité énergétique ; demandes de méthodes normalisées (CEN), de transitions plus longues et de publication complète des analyses d’impact.

État du processus en octobre 2025

  • Les exigences 2022 demeurent en vigueur ; la révision spécifique aux appareils au bois est toujours à l’instruction après les échanges de 2025.
  • Des signaux de ralentissement/ajournement du projet de renforcement des normes sur les appareils neufs ont été rapportés en 2025 (contexte de pressions politiques et de préoccupations sur le coût pour ménages et industriels).

Le mythe d’une interdiction du chauffage au bois en Europe

  • À l’échelle de l’UE, il n’existe pas de proposition visant à interdire le chauffage au bois. Les projets Ecodesign encadrent la performance des appareils neufs ; et n’obligent pas au remplacement des installations existantes. Le risque d’une interdiction UE‑wide est inexistant.
  • Au niveau national/local, des restrictions ciblées existent parfois (ex. interdictions temporaires lors d’épisodes de smog ; relevons que le smog est le fruit d’une combinaison d’émissions diverses, dont celles du transport routier, du chauffage domestique (tous combustible confondus) et d’émission industrielles).