Alors qu’une rumeur fragilise l’équilibre de toute une filière, il est important de rétablir la vérité et de réaffirmer le caractère vertueux et indispensable du chauffage au bois.
Le chauffage au bois sera-t-il bientôt interdit ?
NON. Les rumeurs proviennent de la révision en cours d’Ecodesign, la norme européenne qui règlemente les caractéristiques imposées par l’Europe aux fabricants d’appareils. Comme toutes les normes, elle connaît des évolutions, dont la prochaine est programmée en 2027.
Début 2025, le premier projet présenté par la Commission européenne prévoyait cependant une évolution difficile à tenir pour les fabricants dans un si court délai. Les États-membres de l’Union européenne ont donc interpellé la Commission européenne, qui a du suspendre son projet et revoir sa copie.
Les rumeurs sont alimentées aussi par des positions contradictoires sur le sujet du bois-énergie, selon les pays. Là où le débat fait rage dans certaines villes aux Pays-Bas pour tenter de l’interdire, à d’autres endroits, comme la France, il existe une politique de soutien active au remplacement des anciens foyers, en effet polluants, par des nouveaux appareils conformes aux dernières normes, ce qui permet, mesures scientifique à l’appui, d’améliorer la qualité de l’air, sans priver les ménages du bien-être que seul le feu procure. En Belgique aussi, les positions sont très différentes, avec une tendance à la chasse aux sorcières en Flandre contre le bois-énergie, un soutien par la Région wallonne, et une hésitation prudente à Bruxelles. Le débat serait-il davantage culturel que scientifique ?
Comme toutes les énergies, le chauffage au bois domestique doit répondre à des critères environnementaux et d’efficacité, qui permettent d’en faire une solution toujours plus économique et toujours moins impactante sur la qualité de l’air.
La Febhel soutient l’amélioration des performances du secteur, et suit de près les travaux de la Commission européenne, dans l’intérêt des ménages et de la qualité de l’air.
Il n’a jamais été question d’interdire l’utilisation d’appareils de chauffage au bois répondant aux normes en vigueur.
Le chauffage au bois est-il mauvais pour la qualité de l’air ?
NON. Il est vrai que le bois, quand il est brulé dans un feu ouvert ou un mauvais appareil ancien libère des particules dans l’air. Mais les progrès réalisés par les fabricants
d’appareils et l’amélioration de la qualité des combustibles, dans le respect des normes imposées au niveau européen, ont permis d’améliorer de façon significative cet impact, permettant par là-même une amélioration significative de la qualité de l’air.
Le chauffage au bois est régulièrement la cible de détracteurs, qui parfois même font presque passer les énergies fossiles pour des solutions préférables pour l’environnement, mais il est important de regarder les études et chiffres factuels : en France, par exemple, entre 2012 et 2023, les émissions liées au chauffage au bois domestique ont baissé d’environ 40%, en grande partie grâce aux évolutions techniques réalisées sur les appareils de chauffage au bois et au renouvellement des appareils anciens. Et les projections montrent que la poursuite du renouvellement du parc d’appareils anciens de chauffage au bois domestique et la montée en qualité des combustibles pourraient permettre, à l’horizon 2035, de réduire encore ces émissions par 3 (source : « Perspectives du parc d’appareils à bois domestique : croissance et performance du parc, baisse des consommations et amélioration de la qualité de l’air », Laboratoire CERIC, septembre 2024).
Bon à savoir : il faut différencier deux données qui, sans être contradictoires, ne représentent pas la même chose. En effet, la qualité de l’air respiré peut être mesurée par les concentrations de particules, captées en temps réel par les stations dédiées. Elles se distinguent des émissions qui représentent les quantités de polluants directs, qui ne peuvent qu’être estimées (il est impossible de connaitre tout ce qui se passe aux sorties de tous les pneus et pots d’échappement des voitures, des cheminées des usines et des maisons).
Le chauffage au bois domestique fait peser une tension trop importante sur la ressource forestière
NON. Là encore, il est important de regarder les chiffres de près. L’amélioration des performances des nouveaux appareils, de la qualité des combustibles et de l’isolation des logements permettent chaque année une baisse de la consommation de la ressource. En France, par exemple, d’ici à 2035, même avec une augmentation du parc d’appareils (passant de 8 millions à 10 millions), la consommation devrait baisser de 15%.
Mais surtout : en Belgique, le bois-énergie provient majoritairement de sous-produits de l’industrie du bois, depuis la forêt jusqu’au bois d’œuvre et produits finis. Autrement dit, personne n’abat des forêts entières pour en faire des buches ou des pellets. Le bois-énergie, est une valorisation énergétique et économique de matière qui est disponible.
En conclusion
Aujourd’hui, le chauffage au bois, parfois en principal, mais très souvent en appoint, est présent dans centaines de milliers de foyers. Il est, et reste, la solution de chauffage la moins chère, avec (en particulier pour la bûche) une stabilité tarifaire rassurante, face à la volatilité et l’augmentation annoncée des tarifs des énergies fossiles.
Les efforts et progrès constamment réalisés par l’ensemble de la filière, du producteur à l’installateur, en passant par les fabricants d’appareil, permettent de faire du chauffage au bois une énergie d’avenir et un facteur clé pour l’indépendance et la satisfaction des besoins énergétiques.